POUR LE DROIT A LA PROTECTION SOCIALE, LE DROIT A LA SANTE ET LE DROIT A LA VIE DES MIGRANT-ES AU MAGHREB

Maghreb

Dynamique du Forum Social Maghreb

Malgré les mesures prises par les Etats maghrébins (avec le flou qui persiste du fait du chaos en Lybie), nous associations, mouvements sociaux, syndicats, engagés dans la Dynamique du Forum Social Maghreb pour un Maghreb des peuples démocratique et inclusif, exprimons notre forte inquiétude sur les fragilités, les carences de la protection sociale, du droit d'accès aux services de santé, de l'obligation des Etats à protéger la vie des citoyens.

La pandémie vient dévoiler au grand jour la tragique réalité des politiques et les choix des Etats du Maghreb que nous n'avons cessés de dénoncer.

Nous n'avons cessé d'appeler de toutes nos forces nos Etats pour le respect des droits économiques et sociaux des peuples, le respect des droits humains et pour la mise en place de politiques collectives et complémentaires permettant aux peuples et particulièrement les plus démunis de jouir de la protection sociale, du droit d'accès à la santé, aux logements décents, à la justice sociale et la démocratie.

Notre inquiétude est encore plus forte concernant la situation des migrants, des réfugiés.es et demandeurs d'asiles qui sont une composante de nos sociétés mais ils souffrent d'une double exclusion et d'une double vulnérabilité. Ces migrants, réfugiés et demandeurs d'asile, vivent dans des conditions de promiscuité, privées de toute source de revenu : les petits travaux, la mendicité, la solidarité de la population sont devenus quasi impossibles dans les conditions de confinement obligatoire.

Certes, nous saluons les mesures positives qui ont été prises au Maroc et en Tunisie en direction des migrants pour faire face à la pandémie, mais nos craintes sont énormes pour l'absence de mesures en Europe et dans les autres pays maghrébins et nous pensons que les mesures prises dans ces deux pays restent insuffisantes.

Que ce soit en Europe ou au Maghreb, les camps de séjour et les camps de rétention, surpeuplés, les sans papiers obligés de vivre en collectivités soit dans les forêts soit dans des espaces informels, sans mesures d'hygiène, constituent un danger pour la vie des personnes qui s'y trouvent, et aussi un risque pour l 'ensemble de la population parce qu'ils ne peuvent respecter le confinement.

Rappelons la situation des 800 tunisiens bloqués à Melilla. Mais surtout la situation préoccupante des migrants en Lybie.

Face à cette situation tragique et qui risque d'être incontrôlable si des mesures fortes et courageuses ne sont pas prises, nous demandons et appelons nos Etats à :

Il est du devoir et l'obligation des Etats de garantir et respecter le droit des migrant-e-s, des demandeurs d'asile, des réfugiés, à la santé et à la protection sociale.

Dynamique du Forum Social Maghreb

ديناميكية المنتدى الاجتماعي المغاربي